LAS DELICIAS 2015 dernières nouvelles…

 

La mission de fouille conduite pendant tout le mois de mai sur l’atelier d’amphores Dr. 20 et l’huilerie de Las Delicias à Ecija (Andalousie, Espagne), dans la vallée du Genil, vient tout juste de s’achever.

Au terme de trois campagnes de fouille réalisées par une équipe de 15 chercheurs et étudiants des universités Paul Valery-Montpellier 3 et Séville avec le concours du service archéologique municipal d’Ecija, l’huilerie a été entièrement dégagée et explorée.

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PAEBR2015Un état de conservation exceptionnel

Sous un épais niveau d’effondrement des murs en terre qui a protégé la salle de traitement de l’huile, l’équipe conduite par S. Mauné, O. Bourgeon et E. Garcia Vargas a mis au jour les niveaux de fonctionnement associés à des banquettes périphériques sur lesquelles étaient installés les dolia destinés au stockage du précieux liquide. Dans le niveau d’effondrement ont été recueillis des aiguilles en os pour la réparation des outres, des tuyaux en céramique pour l’eau ou l’huile et des dolia, tout ce matériel provenant de grandes étagères installées contre les murs.

Les deux pressoirs situés dans la pièce voisine étaient reliés à des cuves et dolia de réception du jus de presse, conservés sur toute leur hauteur. Le dispositif présente deux états principaux datés des IIIe et IVe s. et la conservation exceptionnelle des dispositifs de séparation de l’huile et de l’eau a permis de mettre en évidence, pour la première fois, la présence de siphons en plomb ou en céramique destinés à accélérer ce processus en évacuant les eaux de végétation. Les dolia complets, dont plusieurs de type inédit, ont été étudiés et prélevés par Ch. Carrato pour être restaurés au musée archéologique d’Ecija. Les données recueillies sont précieuses pour l’histoire des techniques et vont permettre de mieux comprendre comment s’opérait la production de l’huile dans ce complexe du bassin du Guadalquivir. Enfin, la patiente étude des vestiges de construction en terre menée par J.-Cl. Roux a permis de démontrer l’utilisation conjointe de la bauge et du pisé pour l’élévation des murs dont les fondations sont constituées de lits de fragments d’amphores superposés.

 

Des timbres par dizaines…PAEBR2015

Du côté de l’atelier d’amphores, les recherches visaient à mieux documenter la phase du milieu du IIe s. La découverte d’un très grand dépotoir de cette période au nord de la zone des fours, dans une longue tranchée où la stratigraphie atteint 1,40 m (resp. De secteur V. Pellegrino), a permis de recueillir 200 timbres de cette époque parmi lesquels deux séries sont totalement inédites et font apparaitre deux nouveaux noms de potiers. Le travail réalisé par S. Corbeel sur les marques de tacherons et les graffitis est également précieux et va permettre de pénétrer dans la sphère, mal connue, de la main-d’œuvre subalterne.

 

L’ensemble de ces données sera présenté les 29 et 30 octobre 2015 à la table-ronde organisée par le Labex Archimede, la Casa de Velázquez et l’Université de Séville à Madrid.