Thèse de doctorat d'Aurélie AUBIGNAC : "Espace funéraire et identité collective en Crète du MR III C à l'époque archaïque"

Samedi 8 novembre à 14h, à l'Université Montpellier III, site Saint-Charles, salle des Actes

Membres du jury :

Mme Josette RENARD - Université Paris X Nanterre - Directeur de thèse

M. Bill CAVANAGH - Université de Nottingham - Rapporteur

M. Jean-Marc LUCE - Université Toulouse II, Le Mirail - Rapporteur

Mme Réjane ROURE - Université Paul Valéry, Montpellier III - Examinateur

Mme Maia POMADERE - Université de Picardie, Jules Verne - Examinateur

Résumé

Très tôt dans l’histoire, l’homme se définit moins comme un individu que comme un membre appartenant à un groupe structuré et complexe, ce qui le différencie des autres groupes. La construction sociale du groupe repose ainsi sur deux fondements : le fait de se reconnaître comme groupe et celui d’être différents des autres groupes. L’idéologie funéraire participe entièrement à ce phénomène de construction identitaire. L’espace de la mort apparaît comme un espace chrono-culturel, social et identitaire où les communautés affirment, perpétuent ou réécrivent leurs anciennes et nouvelles normes collectives. Ces attitudes sont le reflet d’une parole sur la mort et témoignent de l’existence de stratégies identitaires de la part de communautés et de groupes qui ont fait la démarche consciente ou non de se prévaloir de ces discours et de ces images dans la mort. Mes travaux visent à identifier les phénomènes de continuité et de rupture et les multiples combinaisons adoptées par les communautés de l’île de Crète entre le MR III C et la période archaïque, en étudiant les marqueurs d’une attitude plus ou moins active des communautés dans la mort et de stratégies identitaires. Par ailleurs, je cherche à savoir si ces discours sur la mort n’auraient pas eu un effet sur les comportements identitaires de communautés en entraînant une attitude plus active des communautés dans leurs pratiques funéraires. Le phénomène identitaire étant un phénomène non figé dans le temps et dans l’espace, mes travaux tentent également de démontrer que plus l’identité collective est forte et stable, plus les différents phénomènes identitaires sont intrinsèquement liés et dénotent une société structurée.