Le programme « Syslat Horizon 2020 » ou « SIA »

Système d’Information Archéologique

 

Responsable du programme : Réjane Roure (Dr  Mcf)

 


http://syslat.hypotheses.org/

 

Le programme SIA (Système d’Information Archéologique) a pour but de pérenniser et de développer le logiciel Syslat qui a fait l’objet d’un dépôt de brevet dans les années 2000 et a connu diverses évolutions, jusqu’à l’élaboration du logiciel Syslat-Terminal. Basé dès le départ sur l’association d’un outil très performant d’analyse et de plusieurs bases de données, Syslat Horizon 2020 permettra d’intégrer, à travers son évolution en SIA, les dernières avancées en matière de procédures d’enregistrement et d’exploitation des données de fouille, tout en poursuivant l’effort actuel de normalisation et de création de référentiels liés aux différents dictionnaires attenants au logiciel.

Les différentes évolutions du programme, depuis Syslat 3.1 jusqu’à Syslat-Terminal, ont permis de relever l’un des principaux défis posé par le développement de l’archéologie à partir des années 80 : celui de la gestion et de la normalisation de l’enregistrement des données de fouilles, dans toute leur diversité et leur complexité, grâce à l’usage des nouveaux outils informatiques. Au départ adaptation de la méthode Harris, Syslat et les dictionnaires qui lui ont été associés, en particulier le Dicocer pour les mobiliers céramiques, sont rapidement devenus à leur tour des outils de référence. Aujourd’hui ce programme doit être développé, jusqu’à devenir un véritable Système d’Information Archéologique (SIA), utilisable pour tout type de fouilles et de vestiges, quelle que soit la période (de la Préhistoire à nos jours pour faire face au développement de l’archéologie moderne et contemporaine) et l’espace géographique retenu. La diversité accrue des opérateurs en archéologie rend le besoin d’un enregistrement homogénéisé encore plus crucial, afin de combattre le risque d’éclatement et donc de perte, des informations recueillies sur les chantiers. Parallèlement, il faut améliorer encore les moyens permettant de réduire le temps de saisie des données et de faciliter l’interprétation (statistiques, synthèses, graphiques, diagrammes, mises en phase …) ; avec toujours pour objectif final de rendre aussi rapide que possible la publication des données de fouille.

Depuis 1984, plusieurs chercheurs de l’Unité (M. Py concepteur) ont développé un programme informatique d’enregistrement et d’exploitation des données de fouilles, baptisé SYSLAT, qui a fait l’objet d’un brevet déposé, avec plusieurs programmes connexes liés à celui-ci. Ce logiciel a été créé dans le cadre d’une ATP du Ministère de la Culture lancée en 1988, intitulée « Archives de fouilles » : parmi les 8 projets sélectionnés sur les 20 déposés. Syslat est à l’heure actuelle un des seuls logiciels qui soit encore pérennisé. Syslat-Terminal correspond à la dernière évolution du logiciel Syslat. Implanté au départ sur Hypercard™ puis sur Revolution™, et aujourd’hui sur LiveCode™. Ce logiciel est conçu désormais pour gérer des bases de données SQL (sous MySQL™) sur un serveur distant ("syslatserv") par Internet, ou sur un serveur local par Intranet, ou encore sur l'ordinateur même où il est implanté : c'est son aspect multi-serveur. Il permet de partager non seulement les fichiers mais aussi la documentation numérique entre un nombre illimité de collaborateurs, par simple indication d'un code et d'un mot de passe : c'est son aspect multi-utilisateur. Il fonctionne sur les ordinateurs les plus courants, Macintosh ou PC : c'est son aspect multi-plateforme. Toute information saisie sur Syslat-Serveur avec Syslat-Terminal™ est immédiatement consultable sur Internet, partout dans le monde, à l'aide de n'importe quel navigateur, sur le site i.syslat.net : c'est son aspect WEB ready. Il est livré actuellement avec un manuel en format PDF de 300 pages, en Français, ainsi qu'une aide en ligne en quatre langues (Français, Anglais, Italien et Espagnol) : c'est son aspect international. La version actuelle connaît une forte diffusion en dehors de l’Unité puisqu’elle est déjà utilisée par plusieurs dizaines d’intervenants de l’archéologie en France et à l’étranger.

Dans le cadre du projet Labex, le programme établi comprend plusieurs volets : le premier est celui de la traduction de l’interface Syslat en anglais, puis dans d’autres langues (Italien, Espagnol, Allemand). Le deuxième est la mise en place d’une interface Web devant assurer pérennité et facilité d’emploi. Le dernier est son extension à des domaines d’étude par la création de modules spécifiques, à l’image de ce qui a déjà été réalisé ces dernières années pour les prélèvements, la carpologie (étude des graines), la faune (dont l’intégration a nécessité la création de deux modules, comme pour la céramique, en raison de la complexité des données à traiter et des besoins spécifiques d’enregistrement et d’exploitation pour ce type de vestiges). Sont programmés à ce jour des modules spécifiques pour l’ichtyologie (étude des poissons), le mobilier lithique, la géo-archéologie et les restes humains - ce dernier corrélé à un ou plusieurs modules dédiés à l’archéologie funéraire qui nécessite des enregistrements particuliers - l’archéologie du bâti et la sculpture.

L’un des défis à relever consiste en l’articulation entre le SIA Syslat et les SIG afin de pouvoir véritablement territorialiser les données recueillies sur des chantiers de fouilles divers : il s’agit de créer des liens et des passerelles permettant de bâtir une véritable interaction entre ces deux types de logiciels complémentaires.

L’objectif est d’aboutir à un SIA (Système d’Information Archéologique) complet intégrant tous les outils nécessaires (réactualisés ou créés), et concernant tous les types de fouille – habitats, espaces ruraux, ensembles funéraires ; programmées ou préventives – et tous les types de mobiliers et de vestiges archéologiques.

Sont en outre associés plusieurs projets de Dictionnaires qui formeront un lien scientifique supplémentaire entre les différentes équipes : Dicobjets, Dicomonnaies, Dicocéramiques, qui seront réactualisés et enrichis dans les années à venir. L’objectif affiché est d’étendre le champ d’application des dictionnaires existants, tant sur le plan chronologique (en incluant la Préhistoire récente) que géographique (en débordant du cadre du Midi méditerranéen), afin de favoriser la diffusion de Syslat au-delà des limites actuelles.

Ce programme scientifique et technique sera accompagné de programmes de formations (initiales et professionnelles) à la maîtrise de ces nouveaux outils (initiation et perfectionnement), afin d’en utiliser toutes les potentialités et d’accélérer la normalisation des procédures d’enregistrement de présentation des données, base de tout développement scientifique opératoire. On envisage également la mise en place d’une assistance technique sous forme d’abonnement payant ou de facturation interne pour les équipes de recherche.