Le Roussillon : interaction, production et organisation (VIe-Ier siècle avant J.-C.) (2014-2017)

 

Responsable du projet : Martin GALINIER

 

Le projet « Le Roussillon : interaction, production et organisation (VIe-Ier siècle avant J.-C.) » porte sur les contacts de culture et l’archéologie des cultes entre populations locales et populations méditerranéennes, de la Protohistoire récente à l’époque romaine. Il s’appuie sur des fouilles et des prospections archéologiques, couplées à l’étude de faciès céramique et à des analyses archéométriques spécifiques.
Il se décline en deux volets : archéologie du culte (dont les céramiques) et des liens qu’entretient le lieu de culte avec son environnement (le présent programme ne porte que sur ce volet) ; impact de ces contacts et modalités d’échanges liées aux activités artisanales et aux ressources disponibles dans les massifs montagneux.
L’examen de l’ensemble des données, associées à une cartographie générale, permettra à terme de proposer des analyses spatiales et de définir le paysage, religieux, économique et culturel du territoire.
Plus de 4000 m² ont été prospectés autour du site de la Fajouse. Les scans ont pu être réalisés sur près de 2 mètres de profondeur ; la résolution a été optimale avec des précisions tous les 2 cm.
Les résultats ont mis en évidence la poursuite du site, avec la découverte de nombreuses entités archéologiques. Ces vestiges se développent au-delà du périmètre étudié durant la première campagne de la fouille programmée triennale (2012-2014). C’est toute une organisation qui semble apparaître, avec des espaces divers et variés : chemins, fossés, structures en creux, structures bâties et éléments énigmatiques. Ainsi, le potentiel du site a pu être défini et ouvre des perspectives de recherches des plus prometteuses.
La datation 14C/13C des échantillons de charbon découverts dans les fosses protohistoriques, ont permis de mettre en évidence la variabilité des séquences culturelles entre la fin du VIe siècle et le début du IVe siècle avant J.-C. Ces éléments sont d’une grande importance car permettent de corroborer la fouille archéologique et de cerner au plus près les temps d’actions des pratiques religieuses. On peut ainsi distinguer des activités rituelles pratiquées durant différentes périodes et divers espaces du sanctuaire de la Fajouse : phase 1 (VIe-Ve s. av. J.-C.), phase 2 (IVe-IIIe s. av. J.-C.) et phase 3 (IIe av. –IVe-VIe s. ap. J.-C.).
Les analyses moléculaires des molettes lithiques et des substances végétales ont permis de définir le type de substances végétales employées par les populations anciennes. Le croisement de données (entre trace des végétaux découverts dans les molettes lithiques et dépôt brut de végétaux - FS.1051) a permis de faire apparaitre des substances similaires. Ces informations sont importantes pour comprendre les pratiques cultuelles. Elles participent à l’élaboration des recherches autour de la préparation et de la destination des offrandes végétales.
Les fragments, issus des couches stratigraphiques les plus homogènes, ont pu être étudiés ; ils représentent plus de 4000 fragments. L’étude des niveaux archéologiques découverts entre 2012 et 2013 a permis de réaliser le phasage et la répartition spatiale du mobilier.
Pour le second âge du Fer, les résultats ont permis de compléter les assemblages de vases et de caractériser leur modalité de dépôts (source, ruisseau, terrasse et chemins). Pour la période antique, l’étude a permis d’affiner la chronologie des niveaux d’occupation et leur fonctionnalité dans l’espace. À partir du dernier quart du IIIe siècle avant J.-C., la seconde terrasse, située sur les contrebas du site, témoigne d’une nouvelle activité liée à la consommation du vin (présence d’amphores accompagnées de vases à boire et à verser), en particulier pour la période républicaine. La confrontation de ces aires d’activités bien marquées va dans le sens de la pratique de la jactatio stipis autour du rocher-source.
Les recherches ont été principalement enrichies par les prospections pédestres. À ce jour, elles représentent près de 15 zones et structures archéologiques (datables ou non) réparties sur plus de 15 ha, principalement dans la Réserve naturelle de la Massane. Ces données permettent de compléter la cartographie SIG et la connaissance historique du massif. Quatre structures situées entre 900 et 1000 m d’altitude ont fait l’objet d’une intervention de sondage : La Borne, Sola de la Maçana II, le Puig de Sallfort.
Le premier volet mené en 2015, centré sur le massif oriental des Pyrénées à travers l’examen du lieu de culte de la Fajouse (marqueur cultuel et culturel VIe s. av. / Ve s. ap. J.-C.), a été mené à bien.
La seconde étape, réalisée en 2016, concerne les interactions entre cet arrière-pays et les zones littorales.
Grâce à la mise en série des faciès céramique, et à la poursuite des prospections, ce volet permettra de proposer un examen de ces interactions et des modalités d’échange qui ont justifié ces contacts.


Recherche doctorale dans le cadre du projet :
Ingrid Dunyach, doctorante Université de Perpignan : La place du Roussillon dans les échanges en Méditerranée aux âges du fer. Etude d’une organisation territoriale, sociale et culturelle. Dir. : PR Martin GALINIER (UPVD) et Jordi PRINCIPAL (Musée de Barcelona), Co-tutelle, 2011-2015

 

Diffusion des connaissances / publications :
I. Dunyach, É. Roudier, « La Fajouse (Argelès-sur-Mer, Pyrénées-Orientales) : activités rituelles autour d’une source entre la France et l’Espagne (VIe s. av. J.-C. - VIe s. ap. J.-C.) » in : Gallia, 73.2, Paris, 2016, p. 1-23.

 


 

The project "Le Roussillon: interaction, production and organisation (6th-1st century BC)" deals with cultural contacts and archeology of religions between local populations and the Mediterranean populations, from recent Protohistory to the Roman era.

It is based on excavations and archaeological prospections, coupled with the study of ceramic facies and specific archaeometric analyses.

It is divided into two parts: archaeology of worship (including ceramics) and links between the place of worship and its environment (this programme covers only this aspect); impact of these contacts and modalities of exchanges linked to artisanal activities and to the resources available in mountain ranges.

Examination of all the data, combined with a general mapping, will eventually allow the proposal of spatial analyses and to define the religious, economic and cultural landscape of the territory.

More than 4000 m² has been surveyed around the site of la Fajouse. The scans were carried out over a depth of 2 meters; the resolution was optimal with clarifications every 2 cm.

The results highlighted the continuation of the site, with the discovery of numerous archaeological entities. These vestiges develop beyond the perimeter studied during the first campaign of the triennial programmed excavation (2012-2014). It is a whole organisation that seems to appear, with diverse and varied spaces: paths, ditches, hollow structures, built structures and enigmatic elements. Thus, the potential of the site has been defined and opens promising research prospects.