Thierry Janin, après avoir été Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche à l’ Université Paul Valéry-Montpellier (1994-1995), a été recruté comme Chargé de Recherche au CNRS (1995-2007) ; dans le même temps, il a assuré une charge de cours d’Anthropologie funéraire à l’Université de Paris I Panthéon-Sorbonne (2003-2005) ; En 2007, il est élu Directeur de Recherche au CNRS (2007-2010) ; entre-temps il a assuré la direction du Chantier-Ecole International d’Archéologie de Lattes (Hérault ; 2004-2010). Depuis 2010, il est Professeur des Universités (PR2), Université Paul Valéry-Monpellier.
Titulaire d’un doctorat de l’EHESS soutenu en 1994 sous la direction du Pr. J. Guilaine et du Pr. H. Duday, il a soutenu une HDR en 2005, sous le tutorat du Pr. D. Lefèvre. En 2007, il dirige l’équipe Protohistoire Méditerranéenne de l’UMR 5140 du CNRS du 1er janvier 2007 au 31 décembre 2010 (28 membres rattachés et 22 membres associés). En 2011, il est responsable de la spécialité de Master Recherche « Préhistoire, Protohistoire, Paléoenvironnements, méditerranéens et africain », puis depuis 2012, il est responsable du Doctorat d’Archéologie mention « Préhistoire, Protohistoire, Paléoenvironnements, méditerranéens et africain » (PPP), au sein de l’école doctorale 60.
Il a reçu la médaille de bronze du CNRS en 1999 (département des SHS).
Depuis son HDR, 5 thèses ont été soutenues ; 4 sont en cours.
Il s’est également investi dans l’administration et l’évaluation de la recherche :
- Membre du Conseil National de la Recherche Archéologique (CNRA, 2003-2006, 2011-2014)
- Membre de la Commission Interrégionale de la recherche archéologique Grand-Est (CIRA, 1998-2006)
- Membre de la Commission Interrégionale de la recherche archéologique Sud-Ouest (CIRA, 2006-2010)
- Expert pour l’AERES, section des Formations et des Diplômes (2010)
- Membre de la Commission d’admission aux postes de membres de la Casa de Velasquez (époques anciennes et médiévales) (2003).
Durant son parcours, il a dirigé ou coordonné plusieurs recherches collectives ;
- Coordinateur du Projet Collectif de Recherche sur les sites archéologiques de Mailhac (Aude) (1995-2001)
- Coordinateur du Projet Collectif de Recherche sur les Nécropoles protohistoriques de la région de Castres (Tarn) (1996-2000)
- Coordinateur du Projet collectif sur Lattes antique (Hérault ; 2004-2009)
- Direction de l’axe thématique « Représentations symboliques : la Mort, les Morts, les Rites » du Projet Archimède (Labex) (jusqu’en 2014) ; Pr. D. Lefèvre dir.
Il a par ailleurs assuré des responsabilités dans l’édition :
- Directeur de la revue Documents d’Archéologie Méridionale (2008-2012)
- Directeur de la publication des Monographies d’Archéologie Méditerranéenne (2002-2006)
- Expert extérieur au Bulletin de la Société d’Anthropologie de Paris, ainsi qu’à la Revue Archéologique de Narbonnaise, à la Revue Archéologique de l’Est et à la Revue Archéologique du Centre de la France.
Sur le terrain, il a été directeur de 24 opérations archéologiques préventives et programmées en France (1987-2009) ; il a co-dirigé avec E. Crubézy la fouille archéologique de la nécropole d’Adaima en Égypte (1990-1993) (B. Midant-Reynes coord.).
Bibliographie sélective
Principales publications (ouvrages)
Janin T., Burens A. et Carozza L. (1997) — La nécropole protohistorique du Camp d’Alba à Réalville (Tarn-et-Garonne), Aralo-Archives d’Archéologie Préhistorique, Lattes-Toulouse, 1997, 174 p., 196 fig.
Taffanel O. et J. et Janin T. (1998) — La nécropole protohistorique du Moulin à Mailhac (Aude). Monographies d’Archéologie Méditerranéenne, 2, ARALO, Lattes, 1998, 392 p., 484 fig.
Janin T. éd. (2000) — Mailhac et le premier Âge du fer en Europe occidentale, Monographies d’Archéologie Méditerranéenne, 7, ARALO, Lattes, 2000, 436 p., nb fig.
Crubézy E., Janin T. et Midant-Reynes B. (2002) — Adaïma, 2, La nécropole prédynastique, Fouilles de l’Institut Français d’Archéologie Orientale, 47, Le Caire, 2002, 606 p., 111 fig.
Giraud J.-P., Pons F. et Janin T. dir. (2003) — Nécropoles protohistoriques de la région de Castres (Tarn). Paris, MSH, 2003, 3 vol. (1 : 276 p., ill. ; 2 : 268 p., ill. ; 3 : 231 p., ill.) (Documents d’Archéologie Française, 94).
Janin T. (2003) — Chroniques de Protohistoire européenne : les dépôts d’objets métalliques en France et en Espagne, Documents d’Archéologie Méridionale, 2003, 26, pp. 349-400 (coordination du dossier et réunion des textes).
Marichal R. Rébé I., Boisson H., Gailledrat É. et Janin T. (2003) — Ruscino (Château-Roussillon, Perpignan, Pyrénées-Orientales), du Néolithique au premier âge du Fer, Monographies d’Archéologie Méditerranéenne, 16, ADAL, Lattes, 2003, 300 p., 316 fig.
Bats M., Dedet B., Garmy P., Janin T., Raynaud Cl. et Schwaller M. (2003) — Peuples et territoires en Gaule méditerranéenne, Hommage à Guy Barruol, RAN, Montpellier, 2003, 586 p., nb ill. (suppl. 35 à la Revue Archéologique de Narbonnaise) (réunion des textes).
Janin T. et Py M. (2008) — Lattara (Lattes, Hérault) : nouveaux acquis, nouvelles questions sur une ville portuaire protohistorique et romaine, Gallia (Dossier), CNRS éd., Paris, 2008, 64 (direction scientifique), 230 p.
Janin T. et Py M. (2008) — Janin T. et Py M. – Lattes en Languedoc : les Gaulois du Sud, Collection Grands sites archéologiques, Publications électroniques, Ministère de la Culture et de la Communication, Mission de la Recherche et de la Technologie, 2008, http://www.lattara.culture.fr.
Janin T. (2008) — Lattara (Lattes, Hérault) : les niveaux du Ve s. av. n. è. Lattara 21, Lattes, ADAL, 2010, 2 vol. 758 p.
Janin T. (2010) — L’Âge du fer dans le sud de la France, dans Clottes J. dir., La France Préhistorique, Gallimard, Paris, 2010, pp. 461-489.
Guilaine J., Bourgarit D., Carozza L., Garcia D., Gasco J., Janin T., Mille B. et Verger S. – Launac et le Launacien. Analyse des dépôts de bronzes de l’âge du Fer découverts dans le Sud de la France dans leurs contextes méditerranéen et européen. Paris, Picard (coll. L’âge du Bronze en France ; sous presse).
Autres publications (articles) :
Près de 90 articles publiés dans des revues à comité de lecture, des actes de colloque nationaux et internationaux, des ouvrages collectifs (hommages, mélanges, suppléments, cartes archéologiques,…), des revues régionales, des catalogues de musée, des catalogues d’exposition, des revues grands publics.
Les thèmes de recherche de T. Janin concernent le Monde des Morts. Depuis l’affirmation des premières sociétés de production jusqu’à nos jours, le Monde des Morts, dans toutes ses manifestations, rituelles, symboliques, mais aussi spatiales, tient une place privilégiée au sein des sociétés. En Méditerranée, comme ailleurs, l’émergence progressive des États a favorisé la sanctuarisation des ensembles funéraires, suivant des modalités qui diffèrent selon les époques, les groupes humains, et les espaces. La gestion des Morts est sans conteste une des préoccupations majeures des communautés humaines, à écriture ou sans écriture. Le devenir du cadavre peut ainsi prendre des formes diverses : inhumation, momification, incinération, etc. Tous les défunts n’ont par ailleurs pas tous droit au même traitement : différences selon les âges, le sexe et le statut social (politique, ploutocratique, religieux) ; mais aussi selon les conditions du décès : bonnes morts et mauvaises morts impliquent des comportements distincts. Également, et l’Histoire fournit de précieux témoignages, la mort de l’Autre, tel l’ennemi mort au combat, ou pas, a pu susciter des traitements particuliers (décollation, démembrement), voire des outrages perçus différemment selon les groupes humains. L’étude des rites, des dépôts et des sanctuaires est à ce propos des plus enrichissantes : la sélection de certaines régions anatomiques (la tête en général), dans des dépôts spécifiques, associées parfois à des armes volontairement mutilées, est une pratique répandue, essentiellement durant la Protohistoire ; les trophées (crânes) sont d’ailleurs souvent exposés sur les portes ou dans des sanctuaires. Tout comme le droit ou non à la sépulture “classique” du groupe, l’architecture tient une place importante dans la symbolique funéraire, des structures les plus simples aux constructions les plus monumentales, régulièrement associées au Pouvoir ; même si le “paraître”, comme dans le Monde des Vivants, doit également être envisagé. Car le Monde des Morts permet aussi d’appréhender le Monde des Vivants, surtout pour les sociétés sans écriture, des sociétés “simples” aux sociétés les plus “complexes”. La question du lien entre société des morts et des vivants est également abordée sous l’angle particulier des actes de violence dans les sociétés sans écriture (stigmates de coups et de blessures sur les os des défunts, traitements particuliers des cadavres). Ce miroir, fondé sur une masse importante de données, est également variable selon le type de société abordé, le temps et l’espace considérés. En ce sens, le croisement des résultats issus de disciplines spécifiques (Ethnologie, Sociologie, Anthropologie biologique, etc), mais complémentaires, permet d’apporter un éclairage nouveau sur les hypothèses posées et, au-delà, sur l’appréhension des Sociétés du Passé.