Thèse de doctorat de Guillaume DUPERRON : "Arles et Lyon, ports fluviaux de l'Empire romain. Le commerce sur l'axe rhodanien du Ier s. av. J.-C. au VIIe s. ap. J.-C."

Lundi 8 décembre à 14h, à l'Université Montpellier III, site Saint-Charles, salle 004

RESUME

L’axe Rhône-Rhin est durant toute l’Antiquité le théâtre d’une intense activité commerciale, favorisée par une large utilisation des nombreux cours d’eau navigables qui irriguent ce vaste espace. La fondation, peu après le milieu du Ier s. av. J.-C., des colonies romaines d’Arles et de Lyon, aux deux extrémités du couloir rhodanien, constitue le prélude à la mise en place, à l’époque d’Auguste, d’un nouveau système économique, destiné en particulier à l’approvisionnement des armées stationnées sur le limes germanique, qui engendrera un accroissement considérable des trafics commerciaux. Par la suite, pendant plusieurs siècles, ces deux centres urbains portuaires polariseront les échanges à longue distance, comme le soulignent tout particulièrement les données épigraphiques. Plus récemment, le développement de la céramologie a permis une approche complémentaire du commerce, basée sur l’étude de ses vestiges matériels. Cette discipline offre en effet la possibilité d’appréhender la nature des produits échangés, leurs provenances et leurs proportions relatives, ainsi que de préciser les évolutions de ces différentes caractéristiques au cours du temps.
A Lyon, les trois dernières décennies ont été marquées par un important essor des recherches archéologiques, grâce auquel une abondante documentation céramologique sur l’ensemble de l’époque romaine est désormais disponible. D’autre part, à Arles, plusieurs fouilles majeures ont livré ces dernières années de très riches niveaux de dépotoirs portuaires et urbains dont l’étude, conduite dans le cadre de cette thèse, complète considérablement les connaissances sur le faciès matériel arlésien. En outre, la récente découverte, au large des Saintes-Maries-de-la-Mer, de l’un des avant-ports de la ville nous a offert une intéressante documentation complémentaire.
Sur la base des données matérielles provenant des deux grands ports d’Arles et de Lyon, complétées de manière ponctuelle par celles de plusieurs autres sites de la vallée du Rhône, il a été possible de dresser une vaste synthèse diachronique du commerce rhodanien, prenant en compte aussi bien les produits transportés en amphores que les vaisselles céramiques. Ce large bilan des connaissances permet ainsi de suivre les évolutions des échanges commerciaux sur cet axe entre le Ier s. av. J.-C. et le VIIe s. ap. J.-C., mais aussi d’identifier plusieurs lacunes persistantes et de proposer un certain nombre de pistes de recherches.

Thèse Duperron