Résumé :

Le contexte actuel du réchauffement climatique global et des questionnements sur les devenirs des paysages rend nécessaire et urgente la compréhension des dynamiques passées, à long et moyen termes, de notre environnement. L’étude palynologique de deux carottages, prélevés dans les basses vallées de l’Aude (étang de Vendres) et de l’Hérault (étang du Bagnas), a été réalisée pour reconstituer finement l’histoire holocène des paysages végétaux, et analyser l’influence passée de l’anthropisation du Languedoc occidental. Les résultats obtenus apportent tout d’abord des éléments d’ordre méthodologique. L’identification d’un apport fluvial dans la vallée de l’Aude permet de reconstituer l’histoire de la végétation de l’arrière-pays (du Méso-Méditerranéen au Montagnard), et confirme l’intérêt de la palynologie lagunaire pour étudier les dynamiques de végétation sur de grands territoires. Les biais potentiels d’enregistrement et de taphonomie ont été analysés afin de limiter les erreurs d’interprétation. Sur un plan fondamental, nos données montrent que, durant l’Atlantique, au Mésolithique et au Néolithique ancien, le Languedoc est fortement boisé et dominé par la forêt décidue diversifiée dans les plaines et par le bouleau en montagne. Dès le Néolithique, des coupes forestières sont à l’origine de l’expansion du matorral et des pinèdes dans les plaines littorales, et du hêtre dans l’étage Montagnard. Dès cette époque, les activités humaines deviennent le moteur principal des dynamiques paysagères du Languedoc, tant à l’échelle locale que régionale, et conduisent au développement des formations paraclimaciques qui dominent actuellement la région.ude.